DC / Qu'est-ce qui a présidé au choix des titres et des films ?

Tim : Plusieurs choses. Il faut savoir d'abord que la forme actuelle 
de l'album est très différente de la version originale. Dans celle-ci, il
y avait des titres en plus, dont certains déjà connus, des reprises 
de 
Jurassic Park et E.T. notamment, mais aussi un ou deux 
morceaux qui n'étaient pas des musiques de films. Quand j'ai 
préparé l'édition finale du CD. j'ai décidé de regrouper les différents
morceaux tirés d'une même bande originale et d'essayer de rendre 
le tout cohérent, avec les maigres moyens du bord. 

Jonathan : Attention, il va vous dire que Génération 2 n'est pas un
très bon album.


Tim :
 Génération 2 n'est pas un très bon album (rires). Et c'est 
vrai, en plus ! Honnêtement, les gars... Il manque d'originalité, et il 
est construit de bric et de broc. Il n'y a pas de vrai projet global, 
l'idée des musiques de films est venue par hasard, avant tout 
parce que j'avais commencé - mais jamais achevé - quelques 
albums de B.O. Ce qui explique notamment pourquoi il y a cinq 
titres pour 
The River Wild, et deux pour Léon ou Schindler's List
Ces morceaux sont des rescapés d'albums inachevés, que je 
trouvais suffisamment bons pour les sauver et les faire écouter. 
Les autres titres sont des inédits composés autour, pour 
compléter, en fonction des coups de coeur cinématographiques des
uns et des autres.


DC / Les autres, vous êtes d'accord avec cette analyse ?


Thibaut :
 Globalement, oui, malheureusement. D'une certaine 
manière, c'est comme si nous avions pratiquement tout dit en deux 
albums. Le concept de 
Digital lui-même avait quelque chose 
d'exhaustif - je ne sais pas si je me fais bien comprendre...

Jonathan : Si, si. En faisant un album sur nous-mêmes, dans les 
conditions que l'on sait, on a fait le tour de la question, en quelque 
sorte. 

Thibaut : Voilà.

Jonathan : C'est un peu comme si un écrivain publiait son 
autobiographie, la plus complète possible, et qu'il décidait ensuite 
d'écrire un roman inspiré de sa propre vie. Ca n'ajouterait rien à ce 
qu'on sait déjà de lui. 

Tim : Et il y a un autre élément important à prendre en compte : on
avait repoussé les limites du PSS-795 à peu près aussi loin que 
possible. C'était un bon petit synthé, très costaud pour son format 
et ses capacités, mais on en était arrivé à un point où on n'avait 
plus grand-chose de neuf à en sortir.

DC / Le matériel joue un rôle si important que cela ?

Tim : En matière de musique électronique, c'est évident. Le support
technique, les capacités de la machine, le choix des sons, tout cela 
préside à la composition à proprement parler. En tout cas, pour 
moi, c'est essentiel. Ce qui explique que nous avons poursuivi 
malgré tout l'aventure Digital avec l'album suivant, à partir du 
moment où je me suis équipé du Yamaha PSR-510...
DC / Commençons par éclaircir un point qui intrigue, je pense, la
plupart des gens qui connaissent cet album. D'où vient le 2 du 
titre ? A priori, il n'y a pas aucun album portant le nom de 
Génération avant celui-ci...

Tim : Eh bien si, en fait ! Il y a bien eu un "Génération 1". C'était 
une compilation des meilleurs titres de 
E.T.L'Aigle de la Nuit... et 
Jurassic Park. Une commande ! Un de mes potes au lycée voulait 
avoir une idée de ce que je composais à l'époque... J'avais eu l'idée
d'appeler cette compilation 
Génération, mais je ne me souviens 
absolument plus pourquoi (sourires). 
Donc, quand on a attaqué cet album, qui a un côté compilation 
assez prononcé, j'ai pensé à reprendre ce titre. Et voilà !

Jonathan : En plus, ce 2 qui ne renvoie à rien, ça crée le mystère, 
ça intrigue, la preuve avec cette question... C'est très mercantile, 
en fin de compte. Tim, tu ne penses qu'à faire parler de toi ! Tu es 
un monstre ! (rires)

DC /Tous les titres de l'album renvoient à des films. C'est donc 
une compilation de bandes originales inspirées par ces films ?


Tim : C'est l'idée, en gros. En fait, pour comprendre pourquoi nous 
en sommes arrivés à travailler sur cet album, il faut reparler du 
précédent, 
Digital. Voire les deux précédents en ce qui me 
concerne. Finalement, rien que sur l'année 1994, j'ai sorti trois 
albums, seul (
Jurassic Park) ou avec mes petits camarades (Petit 
Prince
 et Digital). C'était déjà beaucoup, de quoi tarir un peu 
l'inspiration. Surtout avec la maladie de Johann et l'implication qui a
été la nôtre sur l'album 
Digital

Thibaut : En plus, Tim, Nathan et moi, nous étions en terminale, 
avec le bac en point de mire. De quoi être un peu occupé... 

Jonathan : Je me souviens qu'on a quand même pas mal parlé, à 
ce moment-là. On voulait continuer à composer ensemble.

Tim : Je crois qu'on essayait de poursuivre les bons moments qu'on
avait connus tous ensemble autour de la musique, tout 
simplement. Les bons et les moins bons moments, d'ailleurs... 

Jonathan : Sauf qu'on n'avait pas très envie de composer. 

Tim : Pas tous. Timo s'est pas mal investi. 

Thibaut : Mais pas Johann. Tu n'as collaboré qu'à un seul titre, Jo, 
je crois ?

Johann : Ouais, "The Gremlins", avec toi d'ailleurs. Mais je me 
rappelle très bien qu'après ma maladie, la musique ne comptait 
plus autant pour moi. J'avais envie de passer du temps avec mes 
copains, je veux dire, des potes de mon âge, à faire des trucs de 
mon âge...

Tim : C'était normal. On avait tous compris ça à l'époque.

Timothy : En même temps, Jo flippait beaucoup. Tu passais ton 
temps à me demander si les "grands" ne t'en voulaient pas trop de
les laisser tomber.

Johann : T'étais pas censé raconter ça, Timo (rires). C'est vrai, 
j'avais parfois un peu l'impression d'être un lâcheur, ça 
m'embêtait...
Les titres en vert sont disponibles à l'écoute.
Composé, interprété et produit par Tim Elliott, Thibaut Gury, Jonathan Vernay, Timothy Gury et Johann 
Gury
Sauf * : reprise de "Let the Sunshine In", de la comédie musicale Hair (de James Rado, Gerome Ragni et Galt 
MacDermot)
** : reprise finale d'un thème de 
La Cité des Enfants Perdus (film de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro / BO 
d'Angelo Badalamenti)
*** : contient un massacre de Mozart. Toutes nos excuses à Wolfgang. C'était pour rire.

Réalisé par Tim Elliott et Jonathan Vernay

Clavier : 
Yamaha PSS-795

Enregistrement original : 16 avril-4 juin 1995
Durée totale : 63'58
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SUR L'ALBUM
L'INTERVIEW DE DIGITAL 
FICHE TECHNIQUE


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Subway
(T.Elliott)
1.36

THE RIVER WILD
Opening Titles
(T.Elliott)
4.56
The River Wild
(T.Elliott)
3.05

Roarke's Secret
(T.Elliott)
3.03
The Gauntlet
(T.Elliott)
3.33

End Titles*
(J.Rado-G.Ragni / T.Elliott)
2.16

A Perfect World
(Ti.Gury)
5.03

SCHINDLER'S LIST
Theme
(T.Elliott/Ti.Gury)
3.35
Jewish Town
(T.Elliott/Ti.Gury)
10.00


The Gremlins**
(J.Gury/Th.Gury)
2.45
The City of Lost Children
(T.Elliott/Ti.Gury)
1.53

LEON
The Calm before the Storm
(T.Elliott)
3.36
They killed my little brother
(T.Elliott)
2.11

Empire oh the Sun/Jamie Runs
(T.Elliott/Th.Gury)
2.46


THE GOONIES
Adventure***
(T.Elliott/J.Vernay)
3.17
Mikey
(T.Elliott/J.Vernay)
4.45

Pelle le Conquérant
(T.Elliott/Ti.Gury)
4.57
Génération 2
Digital, 1995
Timian Prod.